‹ Retour

Les Yeux deux - L'Accouplement des yeux

Titre Les Yeux deux - L'Accouplement des yeux
Auteur Jean-Luc Parant
Editeur José Corti
Année 2003
Format broché
ISBN 9782714308177
Rubrique Livres / Littérature & fiction / Littérature française
Résumé Et ce texte jouit sans fin, les mots s'y tendent comme les mains se tendent pour caresser et embrasser la nuit : les signes s'accouplent avec le touchante pour presser les courbes de la terre comme les membres touchants s'unissent aux reliefs de l'obscurité pour creuser la matière et jouir en son sein. C'est la joie des yeux fermés, le déploiement des doigts amoureux de l'invisible. Les mots s'y tendent comme les yeux se tendent pour s'unir fur l'autre et s'unir à la lumière : les signes s'accouplent entre eux et se projettent dans le feu du soleil comme les membres voyants fusionnent à la source du regard pour que naisse la vue, fusionnent avec le globe brûlant à l'extrémité du regard pour que naisse le visible. C'est la joie des yeux ouverts, le déroulement de l'œil amoureux de son double et des yeux amoureux du visible. Et les mots glissent et s'éboulent comme sans ponctuation de la nuit au jour là où les yeux glissent et s'éboulent sans respiration, des doigts se déployant et étreignant l'obscurité aux yeux se déroulant, s'étreignant et étreignant la lumière. Parce que si les organes de la vue portent en eux la jouissance, de leur rétractation à leur déploiement, un texte sur les yeux porte l'accouplement jusque dans les mots et les yeux mêmes : des mots pénétrant la terre aux mots se pénétrant et pénétrant le soleil, et des yeux fermés dans la chair touchante aux yeux ouverts dans la chair voyante. Comme pour porter la jouissance jusqu'au vif d'elle-même dans sa traversée de la matière et du feu, de l'opacité et de la transparence. Pour jouir des premières lignes, des yeux fermés, aux dernières lignes, aux yeux ouverts, intensément de l'invisible au visible. LA DEDICACE DE L'AUTEUR : Je suis aveugle quand je touche parce que mes mains se sont ouvertes aussi devant mes yeux. La présence de mes mains devant mes paupières levées trouble ma vue. Je ne suis vraiment voyant que lorsque tout ce qui m'entoure est devenu inaccessible. Où je suis, je ne vois pas, je vois seulement où je ne suis pas. Le monde existe visible où je n'existe pas touchable. La lumière éclaire l'intouchable. Le soleil que je vois dans le ciel ne projette pas de lumière sur moi-même. Je suis dans la nuit, invisible pour exister. Les yeux fermés devant moi-même, je vis les yeux ouverts devant le monde. Je suis voyant parce que je suis aveugle. Le jour sort de la nuit. L'obscurité fait naître la lumière du feu. Après être né par un sexe, je naîtrai par des yeux. Après avoir été un seul par le sexe, je serai deux par les yeux. Je sortirai par deux fentes horizontales et visibles après être arrivé par une fente verticale et touchable. Je ne serai plus debout pour marcher et toucher le monde, je serai couché pour voler et découvrir l'intouchable. (Jean-Luc Parant)
Où ? La Marge
Prix 10,00€
Etat Correct
Réf interne 21586