Résumé |
«Attention, ce n'est plus moi qui parle !» Par ces mots commence, dans un petit village de Hongrie, une étonnante aventure spirituelle. En 1943, au coeur de l'Europe déchirée, quatre jeunes gens - Hanna, Lili, Joseph et Gitta - décident d'installer à la campagne leur atelier de décoration. Eloignés de toute pratique religieuse, mais en quête de vérité, ils souhaitent vivre une vie plus attentive à l'essentiel. Dès lors, et durant dix-sept mois, des forces de Lumière - que les quatre amis appelleront aussi «Anges» ou «Maîtres intérieurs» - s'expriment de façon régulière par la bouche de Hanna : «Attention, ce n'est plus moi qui parle !» Ces entretiens brûlants s'achèvent tragiquement par la déportation et la mort de Joseph, Lili et Hanna, juifs tous trois ; Gitta, la seule survivante, entreprend de transcrire mot à mot les messages de l'Ange. Les petits cahiers où elle a consigné le reportage de cette expérience spirituelle donneront naissance à ce document stupéfiant que sont les Dialogues avec l'ange, publiés pour la première fois en 1976, et traduits depuis dans une quinzaine de langues. Ce volume est la version intégrale et définitive des Dialogues avec l'ange revue par Gitta Mallasz. Extrait du livre : Ici commencent les notes prises au cours des entretiens qui se déroulèrent pendant dix-sept mois, chaque vendredi, vers trois heures. 25 juin 1943 Premier entretien avec Gitta Face à mon attitude superficielle, Hanna sent naître en elle une tension qui, grandissante, devient une indignation qui n'est plus la sienne. Et puis, pleinement consciente, les yeux grands ouverts, elle a tout à coup une vision : une force inconnue arrache le papier de mes mains, le déchire en morceaux et le jette par terre, en signe de désapprobation devant ce travail resté tellement en dessous de mes capacités. Hanna est sur le point de dire quelque chose, mais s'arrête net, avec le sentiment que ce n'est plus elle qui va parler. Elle a juste le temps de m'avertir : «Attention ! Ce n'est plus moi qui parle.» Et puis j'entends ces mots : - On va te faire perdre l'habitude de poser des questions inutiles ! Attention ! Bientôt des comptes te seront demandés ! C'est bien la voix de Hanna, mais je suis absolument sûre que ce n'est pas elle qui parle : celui qui parle se sert de sa voix comme d'une espèce d'instrument conscient. J'ai le sentiment de connaître celui qui m'adresse ces mots sévères, et je ne suis donc pas vraiment surprise; j'ai plutôt l'impression que quelque chose de tout à fait naturel, qui devait avoir lieu, arrive enfin. Une lumière éclatante me remplit; mais il n'y a là rien de joyeux. Au contraire, elle me montre avec une clarté impitoyable la différence entre ce que je m'imagine être et ce que je suis. En même temps, je vois ce que j'aurais pu écrire sur moi-même si j'avais été vraiment honnête et exigeante; j'en suis profondément bouleversée - et j'ai honte. Devant la sincérité de cette honte, Hanna sent l'indignation refluer chez celui qui parle à travers elle. - Maintenant, c'est bien. Le repentir est en même temps le pardon. Silence. Il faut que tu changes radicalement. Sois indépendante ! Tu es trop et trop peu. G. Je ne comprends pas. - Peu d'indépendance, trop de matière. Je sens que c'est une allusion à ma façon de penser, si peu indépendante. Dans un sol dur on ne sème pas la graine. Tu seras labourée par une recherche sans répit. Ce qui était bon jusqu'à présent sera mauvais. Ce qui était mauvais sera bon. En 1943, alors que la Hongrie n'est encore qu'au bord de la guerre, quatre jeunes gens - Hanna, Lili, Joseph et Gitta - décident d'installer leur atelier de décoration dans un petit village, pour y vivre une vie plus attentive à l'essentiel. Si une même faim spirituelle les rapproche, aucun d'entre eux, pourtant, n'a jamais pratiqué sa religion. Le jour où ils entreprennent de faire le point par écrit sur leurs problèmes personnels, Gitta se dérobe, se réfugie derrière des banalités. Hanna tout d'abord s'en irrite, puis a juste le temps de prévenir son amie - " Attention, ce n'est plus moi qui parle ! " - avant de prononcer, en toute conscience, des paroles qui manifestement ne peuvent lui appartenir. Pendant dix-sept mois, des forces de Lumière - que les quatre amis appelleront " Anges " ou " Maîtres intérieurs " - s'exprimeront par la bouche d'Hanna. Dix-sept mois qui deviendront de plus en plus dramatiques : juifs tous trois, Joseph, Lili et Hanna partiront pour les camps de la mort. Seize ans plus tard, Gitta, la seule survivante, pourra enfin emporter en France les petits cahiers où avait été consigné mot par mot, lors de chaque rencontre, ce véritable " reportage sur une expérience spirituelle ". L'intégralité des Dialogues est ici présentée pour la première fois, dans une traduction revue et augmentée de nombreux commentaires par Gitta Mallasz. |