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Plateforme

Titre Plateforme
Auteur Michel Houellebecq
Editeur Flammarion
Année 2001
Format broché
ISBN 9782080682376
Rubrique Livres / Littérature & fiction / Littérature française
Résumé De l'exotisme et du pittoresque, du sexe et du fanatisme, tels sont les ingrédients (torrides et subversifs) de Plateforme, dernier roman de Michel Houellebecq, probablement l'écrivain le plus controversé aujourd'hui… Michel est un employé du ministère de la Culture. Il vit simplement, au rythme des feuilletons et des jeux télé, des peep shows au sortir du boulot, des purées Mousline dégluties machinalement… À la mort de son père, "un vieux con", il se décide pour un séjour en Thaïlande, en "voyage organisé" sous la houlette de Nouvelles Frontières. Accompagné par une galerie de "beaufs", armés du Guide du routard, le narrateur visite les sites touristiques de Bangkok à Surat Thani, de Patong Beach à Koh Phi Phi, se livre au plaisir du body massage, quête les bars à putes, se lie avec Valérie. Ensemble, ils voyageront à Cuba, multipliant les expériences sexuelles, ici et là… Cinglant et drôle, rarement avare d'outrances (sexuelles), observateur attentif, sarcastique même, l'écrivain ne rate rien de son époque. Fable sur les voyages organisés, regard sur le tourisme sexuel et le "déploiement du monde", Plateforme aurait pu n'être qu'un exercice littéraire de dénonciation mise en scène par une sensibilité exacerbée. Si le texte connaît des longueurs, c'est aussi le juste portrait d'une société moyenne, peuplée d'individus moyens, parfois médiocres, avec ses paradis et ses enfers. --Céline Darner « Mon père est mort il y a un an. Je ne crois pas à cette théorie selon laquelle on devient réellement adulte à la mort de ses parents ; on ne devient jamais réellement adulte. Devant le cercueil du vieillard, des pensées déplaisantes me sont venues. Il avait profité de la vie, le vieux salaud ; il s'était démerdé comme un chef. ¿T'as eu des gosses, mon con... me dis-je avec entrain ; t'as fourré ta grosse bite dans la chatte à ma mère.¿ Enfin j'étais un peu tendu, c'est certain ; ce n'est pas tous les jours qu'on a des morts dans sa famille. J'avais refusé de voir le cadavre. J'ai quarante ans, j'ai déjà eu l'occasion de voir des cadavres ; maintenant, je préfère éviter. C'est ce qui m'a toujours retenu d'acheter un animal domestique. Je ne me suis pas marié, non plus. J'en ai eu l'occasion, plusieurs fois ; mais à chaque fois j'ai décliné. Pourtant, j'aime bien les femmes. C'est un peu un regret, dans ma vie, le célibat. C'est surtout gênant pour les vacances. Les gens se méfient des hommes seuls en vacances, à partir d'un certain âge : ils supposent chez eux beaucoup d'égoïsme et sans doute un peu de vice ; je ne peux pas leur donner tort. » "Plateforme" (drôle de titre, mais Houellebecq avoue sa fascination pour la trouvaille de Faulkner, "Pylône") est bien un roman, excellent, dont le sujet n'est pas principalement le tourisme sexuel, mais, sur fond d' "état des moeurs en Occident au début du XXIe siècle", l'éternelle affaire des relations complexes entre les hommes et les femmes, de leur perpétuel malentendu, annulé, comme cela arrive parfois dans une vie, par une vraie rencontre, une sorte de miracle ou de révolution intime, une histoire d'amour. Inattendue, mystérieuse, évidente, comme elles le sont toutes. Le seul ennui est que Houellebecq ne fait pas dans le "troubadourisme". En très bon romancier, il regarde la société. Il ne cherche pas à la juger, mais à la décrire, avec un humour terriblement noir. Alors, l'image n'est pas forcément plaisante pour tous ceux qui préfèrent "ne pas savoir".
Où ? La Marge
Prix 5,00€
Etat Très bon
Réf interne 26753