| Résumé |
"L'optimisme est l'opium du genre humain ! L'esprit sain pue la connerie. Vive Trotski !" : première plaisanterie de Ludvik, qui lui vaut d'être exclu du Parti Communiste à l'unanimité. Seconde plaisanterie, de la vie cette fois : des années après sa radiation, Ludvik tente de se venger d'un des membres du parti qui s'est montré particulièrement dur, en lui volant sa femme, qui s'avère ne plus lui appartenir depuis longtemps déjà. La vengeance a donc échoué. Cependant, d'une plaisanterie à l'autre, Kundera nous aura offert un bijou d'humour noir, mais aussi une réflexion brillamment illustrée sur l'unicité des choses et des êtres, ponctuée d'évocations superbes des coutumes moraves, d'incursions dans le monde absurde du totalitarisme communiste et d'introspections lucides. En alternant savamment les points de vue de Ludvik, Helena, Jaroslav et Kotska, Kundera semble nous signifier qu'au bout du compte, c'est l'idée même d'individu qui lui importe. --Sana Tang-Léopold Wauters " Oui, j'y voyais clair soudain : la plupart des gens s'adonnent au mirage d'une double croyance : ils croient à la pérennité de la mémoire (des hommes, des choses, des actes, des nations) et à la possibilité de réparer (des actes, des erreurs, des péchés, des torts). L'une est aussi fausse que l'autre. La vérité se situe juste à l'opposé : tout sera oublié et rien ne sera réparé. Le rôle de la réparation (et par la vengeance et par le pardon) sera tenu par l'oubli. Personne ne réparera les torts commis, mais tous les torts seront oubliés. " |