| Résumé |
" Et puis, nous avons eu Martin. Je n'aime pas me promener avec Martin, je l'avoue. Non pas que j'en aie honte. Non. Il faut dire, au contraire, que Martin représente notre plus sûr regard sur le monde élargi. Les journaux, les livres, la télévision, les informations, c'est lui. D'autre part, Martin est fort. Je suppose plutôt qu'il doit l'être. Si nous sortions cependant avec Martin, je prétends que tout le monde nous regarderait. Il est peu habitué aux rues et à la foule : cela se repère à sa démarche. Il y a sa carrure aussi. Il y a sa façon d'être, de tenir sa mère par la main. Il y a sa tête enfin, trop grosse, c'est certain, très grosse. Nous, nous y sommes habitués. Les gens, Ce n'est pas pareil. ". Jean-Marc Aubert est né à Nice en 1951. Il est l'auteur d'un recueil de nouvelles et de six romans dont Bambous (Fayard, 1996) et Tambours blancs (Stock, 2000). A ma petite famille a paru, dans sa première édition, chez Belfond en 1994. "J'affirme que les lecteurs ne dépasseront pas les dix premières pages de ce livre. C'est un pari sérieux." Voilà au moins qui a le mérite d'être clair, mais, au-delà de cette provocation initiale, Jean-Marc Aubert trouve très vite la recette pour nous accrocher et pas seulement par quelques épitaphes anarchisantes. Sa description, détaillée et désopilante, de tout ce qui se passe dans la tête d'un dentiste vaut largement le détour, même si sa façon de sauter d'un sujet à l'autre déstabilise parfois. L'ouvrage en sept textes d'un romancier singulier à la recherche du courage d'être heureux. |