| Résumé |
Quand la rédaction de L'Aurore proposa à Pierre Desproges, alors inconnu, de rédiger des brèves dans les colonnes des faits divers, ils ignoraient qu'ils avaient ouvert la vanne d'un infatigable provocateur à la langue soutenue, un humoriste d'avant-garde, décalé et incisif. Un important courrier de lecteurs indignés a bien failli causer sa perte, et il dut son salut à l'admiration de Françoise Sagan, qui l'avait remarqué et apprécié ; on vit alors apparaître au milieu des chiens écrasés les prémisses du Desproges que l'on connaîtra plus tard grâce au Petit Rapporter, d'authentiques dépêches revisitées avec irrévérence et brio, devenant autant de bijoux dans l'écrin du journal : "un remarquable crétin a volé l'autre jour un car de police dans une rue de Londres. Il y avait onze flics dedans". Tout Desproges est déjà là-dedans, et c'est une raison amplement suffisante pour se jeter dessus. --David Rault Avant de participer à l'émission Le Petit Rapporteur, Pierre Desproges sévissait au journal l'Aurore, au rythme d'une brève chaque jour. Ces brèves auront suscité le courroux de bon nombre de lecteurs avant leur enthousiasme. Pour la première fois réunies en un seul volume, elles sont l'occasion de redécouvrir un florilège de bons mots désopilants et l'humour décalé et grinçant de leur auteur. Et pour prouver qu'elles n'ont rien perdu de leur saveur, en voici une petite : " Assommant : Soixante-dix pour cent des New-Yorkais ont peur quand ils sont seuls, la nuit, dans les rues de leur ville. Les trente pour cent qui restent n'ont pas peur, car ils sortent armés de matraques pour cogner sur les soixante-dix pour cent. " Avant de devenir célèbre à la télévision avec l'émission Le Petit Rapporteur, Pierre Desproges écrivait des " Brèves " dans L'Aurore. Ce sont ces textes qui sont repris dans la présente édition. Tout l'humour de Desproges est déjà là, provocant, décalé. Il suscita d'ailleurs un abondant courrier de lecteurs outrés, exigeant l'éviction de Desproges. Le salut vint d'une lettre adressée à la direction et qui disait: "Je ne lis pas L'Aurore mais je l'achète chaque matin pour Desproges. " Et c'était signé Françoise Sagan. Pierre Desproges et ses brèves du journal L'Aurore, un festival désopilant à redécouvrir de toute urgence. |